Choisir de bonnes chaussures de trekking, c’est la base d’une rando réussie. Un mauvais modèle peut transformer une belle sortie en calvaire : ampoules, douleurs aux genoux, glissades, fatigue inutile. À l’inverse, une paire adaptée vous apporte de la stabilité, du confort et de la confiance, même quand le terrain devient technique.
Le problème, c’est qu’il n’existe pas une seule “meilleure” chaussure de trekking pour tout le monde. Il existe surtout la meilleure chaussure pour votre pratique, votre morphologie, vos terrains et votre charge. Voici une méthode simple pour choisir sans vous perdre dans le marketing.
1) Commencez par définir votre trekking (et pas celui du voisin)
Avant de regarder les marques, posez-vous ces questions. Elles déterminent 80% du bon choix.
- Distance habituelle : sorties à la journée, week-ends, itinérance de plusieurs jours ?
- Terrain : sentiers roulants, cailloux, pierriers, boue, neige, roches humides ?
- Dénivelé : plutôt plat ou longues descentes cassantes ?
- Charge portée : petit sac (5-10 kg), sac lourd (12-18 kg ou plus) ?
- Saison : été sec, mi-saison humide, hiver froid ?
Plus c’est long, chargé, humide et technique, plus vous aurez besoin de maintien, de protection et d’accroche.
2) Tige basse, mid ou haute : quel niveau de maintien choisir ?
On classe souvent les chaussures de trekking par hauteur de tige. Ce n’est pas qu’un détail : ça change le maintien, la protection et la fatigue.
Tige basse (low)
- Pour : randonnées rapides, sentiers propres, faible charge, été
- Avantages : légères, dynamiques, respirantes
- Limites : moins de maintien de cheville, protection réduite dans le pierrier
Tige mi-montante (mid)
- Pour : trekking polyvalent, terrains variés, charge moyenne
- Avantages : bon compromis maintien/poids, meilleure protection contre pierres et torsions
- Limites : un peu plus chaudes et lourdes que des low
Tige haute
- Pour : sac lourd, itinérance, terrains engagés, neige ou gros pierriers
- Avantages : maintien maximal, stabilité, protection
- Limites : plus lourdes, parfois moins “naturelles” à la marche
À retenir : si vous portez lourd et descendez beaucoup, une mid ou une haute vous sécurise. Si vous partez léger et vite, une low peut suffire.
3) Le fit avant tout : comment être sûr de la bonne pointure ?
Même la meilleure semelle du monde ne compense pas une chaussure mal ajustée. Prenez le temps de valider le fit.
Points à vérifier (idéalement en fin de journée, quand le pied est un peu gonflé) :
- Longueur : en descente, vos orteils ne doivent pas taper. Visez environ un demi-centimètre à un centimètre de marge devant le gros orteil.
- Talon verrouillé : le talon ne doit pas flotter sinon ampoules assurées.
- Largeur : pas de compression sur l’avant-pied, surtout si vous avez le pied fort.
- Cou-de-pied : pas de point de pression douloureux au laçage.
- Test en pente : si possible, simulez une descente (rampe magasin, marche, plan incliné).
Mini check-list “ampoules” :
- Si votre talon bouge, testez un laçage “verrouillage du talon”.
- Si vos orteils tapent, vous manquez de longueur ou la chaussure n’est pas adaptée à votre forme de pied.
- Si vous êtes serré sur les côtés, cherchez une version “wide” ou un modèle plus généreux.
4) Accroche et semelle : ce qui compte vraiment sur le terrain
L’adhérence vient d’un trio : gomme, crampons, rigidité.
- La gomme : certaines gommes accrochent mieux sur roche humide, d’autres durent plus longtemps. L’idée : privilégier l’adhérence si vous randonnez souvent sur roches, racines et surfaces mouillées.
- Les crampons : plus ils sont profonds et espacés, plus ça évacue la boue. Sur terrain sec et rocheux, des crampons moins agressifs peuvent être plus confortables.
- La rigidité : une semelle trop souple fatigue sur cailloux pointus, une semelle très rigide peut être moins agréable sur sentier roulant. Le bon niveau dépend de votre terrain et de votre charge.
Astuce simple : si vos sorties sont “sentier + cailloux + descentes”, visez une semelle suffisamment structurée et une bonne accroche. Si vous êtes surtout sur chemins propres, vous pouvez privilégier la légèreté.
5) Imperméable ou respirant : faut-il une membrane type Gore-Tex ?
C’est la question classique. La réponse dépend de votre météo et de votre intensité.
Chaussures avec membrane (imperméables)
- Pour : pluie, herbes mouillées, boue froide, mi-saison, neige légère
- Avantages : pieds plus secs dans l’humide
- Limites : moins respirantes, peuvent tenir plus chaud, sèchent plus lentement si l’eau entre par le haut
Chaussures sans membrane (plus respirantes)
- Pour : été, climat sec, efforts intenses, traversées de rivières fréquentes
- Avantages : ventilation, séchage rapide
- Limites : moins protectrices sous pluie prolongée
Règle pratique : si vous randonnez souvent en conditions humides et fraîches, la membrane est un vrai plus. Si vous partez surtout l’été et que vous transpirez beaucoup, la respirabilité peut gagner.
6) Protection, amorti, poids : le trio confort sur la durée
Une bonne chaussure de trekking doit gérer la fatigue et les chocs.
- Pare-pierre : utile si vous marchez sur pierriers, éboulis, sentiers caillouteux.
- Amorti : plus il y a de descente et de dureté sous le pied, plus l’amorti compte.
- Poids : plus c’est léger, plus c’est agréable, mais parfois moins durable et protecteur.
- Durabilité : si vous randonnez souvent, privilégiez une tige solide, des coutures propres et une semelle de qualité.
Côté budget : mieux vaut mettre un peu plus dans une paire adaptée que remplacer trois paires “moyennes” ou se blesser.
7) Essayage et rodage : ne partez pas “neuf” sur 3 jours
Même si certains modèles modernes se font vite, partez progressivement :
- 1 ou 2 sorties courtes
- puis une sortie de 10-15 km
- puis une sortie avec dénivelé et charge
Pensez aussi aux chaussettes. Une chaussure testée avec de mauvaises chaussettes donne un faux verdict. Prenez des chaussettes de rando (gestion humidité + zones renforcées).
FAQ : les questions que tout le monde se pose
Quelles sont les meilleures chaussures de trekking ?
Celles qui correspondent à votre usage. Pour un trekking engagé avec sac lourd, visez maintien, semelle structurée, protection et accroche. Pour des sorties rapides avec sac léger, privilégiez légèreté et respirabilité. Le “meilleur” modèle est celui qui ne crée ni douleur, ni frottement, ni instabilité sur votre terrain.
Quelle différence entre chaussures de randonnée et chaussures de trekking ?
On utilise parfois les termes comme des synonymes, mais “trekking” renvoie souvent à des sorties plus longues, plus chargées et plus techniques. Les chaussures de trekking sont généralement plus robustes, plus protectrices et parfois plus montantes, pour encaisser durée, dénivelé et terrain difficile.
Comment éviter les ampoules en trekking ?
Priorité au fit : talon bien maintenu, avant-pied pas comprimé, longueur suffisante pour la descente. Ajoutez des chaussettes adaptées, testez un laçage qui bloque le talon, et faites un rodage progressif. Si une zone chauffe dès les premiers kilomètres, ce n’est pas “normal”, c’est un signal.
Faut-il prendre une pointure au-dessus pour le trekking ?
Souvent, oui, légèrement. En descente, le pied avance et gonfle. Beaucoup de randonneurs gagnent une demi-pointure (parfois une pointure) par rapport aux chaussures de ville, surtout avec chaussettes épaisses. Mais attention : trop grand = frottements et instabilité. Le bon repère, c’est l’espace devant les orteils et le talon verrouillé.
Membrane imperméable : indispensable ou pas ?
Indispensable si vous randonnez souvent sous la pluie, en mi-saison humide, ou sur herbes mouillées et boue froide. Moins utile si vous marchez l’été en climat sec ou si vous traversez souvent des rivières, car une chaussure sans membrane peut sécher plus vite.
Conclusion
Pour choisir les meilleures chaussures de trekking, partez de votre pratique : durée, terrain, charge, saison. Ensuite, validez le fit (zéro douleur, talon stable, marge en descente), puis choisissez une semelle adaptée à l’accroche et au confort dont vous avez besoin. Ne sous-estimez pas l’essayage et le rodage : c’est souvent là que se joue la différence entre plaisir et galère.